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Satellites météorologiques: 50 ans de coopération des agences spatiales internationales

 

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Genève, le 17 juin 2022 - Un consortium mondial de grandes agences spatiales célèbre 50 années de collaboration dans le domaine des satellites météorologiques, des instruments essentiels pour les prévisions météorologiques, les services d’alerte précoce vitaux et, de plus en plus, la surveillance du changement climatique et d’autres domaines d’application.

Last Updated

05 November 2024

Published on

17 June 2022

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Le Groupe de coordination pour les satellites météorologiques (CGMS) regroupe des agences satellitaires de Chine, d’Europe, des États-Unis, d’Inde, du Japon, de la République de Corée et de Russie, ainsi que des organismes utilisateurs internationaux parmi lesquels figurent l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO.

Les responsables d’agences spatiales ont transmis des messages de félicitations en vue de la cérémonie du 50e anniversaire qui se déroulera le 17 juin au siège de l’OMM. Cet événement mettra en évidence les avantages des observations spatiales coordonnées et le principe de collaboration sur lesquelles elles reposent. Les participants se pencheront également sur les défis à venir, à une époque où plane la menace de perturbations dues à la « météo spatiale » d’origine solaire et où s’accroît la pression sur les trop rares fréquences radioélectriques utilisées à des fins météorologiques. Ils examineront également les possibilités qu’offrent les superordinateurs, l’informatique en nuage et l’intelligence artificielle.

« Pour répondre aux attentes des gouvernements, des entreprises et des citoyens qui souhaitent de meilleures prévisions météorologiques et alertes précoces des phénomènes météorologiques à fort enjeu, le CGMS s’est fixé comme priorité de fournir en continu des observations spatiales de haute qualité et de plus en plus précises » a indiqué Phil Evans, Directeur général d’EUMETSAT et chef du Secrétariat du CGMS.

« Une réponse coordonnée à l’échelle mondiale est nécessaire, et des mécanismes tels que le CGMS vont jouer un rôle clé à cet égard », a-t-il ajouté.

Le CGMS a été créé en 1972 par des agences satellitaires d’Europe, du Japon et des États-Unis dans le but de coordonner les opérations et l’utilisation de satellites géostationnaires, alors en plein essor. Au fil des années, le nombre de ses membres et ses compétences se sont élargis pour couvrir un nombre toujours plus important d’applications dans les domaines de la surveillance du temps, du climat, des océans et de l’environnement.

Le CGMS a dernièrement ajouté à ses domaines d’activité prioritaires pour la prochaine décennie la coordination des observations du climat et des gaz à effet de serre, ainsi que la météorologie spatiale (en lien avec l’activité solaire).

« Les partenariats sont essentiels et le seront d’autant plus à l’avenir que notre approche des prévisions et des prédictions se fonde sur le système Terre », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.

« Les observations par satellite ont considérablement enrichi notre compréhension de phénomènes se développant dans notre atmosphère, dans les régions reculées de la planète, ainsi que dans les profondeurs des océans. Nous sommes désormais capables de prévoir les trajectoires des tempêtes et les régimes de précipitations et de surveiller la sécheresse et les incendies de forêt. Cela sous-tend nos efforts pour renforcer la résilience et la réponse aux catastrophes naturelles et assister les processus de prises de décision en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique », a-t-il précisé.

« Le CGMS illustre la coopération internationale dont nous avons besoin pour donner corps au Système mondial intégré d’observation de l’OMM, ainsi qu’aux initiatives visant à améliorer l’accès aux systèmes d’alerte précoce et renforcer la surveillance des émissions de gaz à effet de serre », a-t-il encore indiqué.

Les sentinelles météorologiques de l’espace

Au fil des années, la couverture qu’offre ces « sentinelles météorologiques de l’espace » s’est élargie pour ajouter aux observations effectuées par des satellites géostationnaires, celles effectuées depuis des orbites polaires et elliptiques.

La collaboration entre l’Europe, les États-Unis et la Chine a ainsi permis d’étendre la constellation de satellites météorologiques internationaux en orbite polaire, d’un système à deux orbites à un système à trois orbites. Auparavant, EUMETSAT et la NOAA effectuaient des observations depuis des orbites de milieu de matinée et de milieu d’après-midi, qui ont été considérablement améliorées par une série de satellites chinois placés sur une orbite polaire de début de matinée.

La combinaison de ces trois orbites permet à ce système satellitaire de réaliser davantage d’observations sur tous les sujets, des phénomènes météorologiques violents aux incendies de forêt, en passant par les vents à la surface des océans. Les satellites météorologiques en orbite polaire sont essentiels pour les modèles de prévision numérique du temps à l’échelle mondiale, car environ 90 % de leurs données sont utilisées pour réduire les erreurs de prévision.

Le CGMS uniformise le traitement et la distribution des données au profit des utilisateurs mondiaux, et plus particulièrement de la communauté de l’OMM. L’élaboration de normes mondiales s’appliquant aux métadonnées des données et produits satellitaires a par ailleurs considérablement amélioré l’échange de données entre les partenaires.

L’une des principales réalisations du CGMS est d’avoir mis en place un cadre de secours global (plan d’urgence) - reposant sur un concept « d’entraide ».

En cas de défaillance d’actifs d’un de ses membres, les autres membres du CGMS le soutiennent en déplaçant leurs satellites depuis leur position nominale de manière à garantir la continuité des observations au-dessus d’une autre partie du globe.

C’est la même philosophie de « satellites au service de la société » qui caractérise un grand nombre d’activités liées au CGMS.

Prenons l’exemple des satellites géostationnaires. Les satellites EUMETSAT contribuent à la surveillance de l’océan Indien en fournissant des données qui sont cruciales pour les îles de l’océan Indien et de l’Afrique orientale et complémentaires de celles de satellites de la Chine, de l’Inde, du Japon et de la République de Corée. Le satellite japonais Himawari-8 met tout le potentiel de nouvelles données satellitaires à la disposition de la région Asie-Pacifique et le satellite chinois FY-4 livre des informations supplémentaires sans équivalent de la même région.

« Nous avons le privilège et l’avantage exceptionnel de servir une communauté bien structurée et axée sur les utilisateurs, chargée de relever des défis mondiaux qui auront un impact sur les générations futures. Agissons ensemble et soyons à la hauteur ! », a déclaré M. Evans, chef du Secrétariat du CGMS.


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